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Ce que le Dossier Santé Québec change pour vous

Alain Vadeboncoeur – L’Actualié – 26 mai 2017

Connaissez-vous le Dossier Santé Québec? Savez-vous ce que contient votre DSQ? Bien des informations qui vous concernent. Notamment, les médicaments que vous prenez, les tests d’imagerie (avec leurs rapports) et les résultats de laboratoire. C’est une mine d’or pour vous soigner mieux, disponible depuis quelques années au Québec.

Ayant répondu cette semaine à un questionnaire d’enquête à propos du DSQ, cela m’a donné l’idée de faire le point, pour voir avec vous où nous en sommes. Comme médecin d’urgence, j’utilise le DSQ quotidiennement afin d’avoir accès en tout temps à cette information, qui souvent n’est pas disponible directement ou que vous n’avez pas en votre possession.

Par exemple, l’accès à l’imagerie me permet de voir la plupart des examens radiologiques passés dans d’autres établissements, ce qui évite souvent de dupliquer les examens et me permet d’obtenir de l’information complémentaire.

SCAN cérébral. Source: Open-I.

 

C’est non seulement cliniquement fort utile, mais cela permet aussi d’accélérer les soins et d’éviter de vous irradier pour rien. Constater qu’un SCAN cérébral récent était anormal ou encore qu’une radiographie pulmonaire ne montrait pas de pneumonie quelques jours plus tôt est toujours pertinent. Tous les jours, je trouve une information similaire, qui change la conduite que je vous propose.

En ce qui a trait aux tests de laboratoires, le DSQ me fournit les résultats des prélèvements variés, ce qui permet de dresser un portrait des problèmes déjà été diagnostiqués dans le passé (comme de l’anémie, troubles thyroïdiens, insuffisance rénale, suivi du diabète, etc.) et d’éviter des prises de sang inutiles. On peut même pour certains résultats réaliser des graphiques permettant d’illustrer, par exemple, l’évolution du fonctionnement de vos reins ces dernières années.

Quant à l’accès à votre dossier de la pharmacie, il nous fournit souvent plus de précisions sur votre médication, présente ou passée, surtout si vous n’avez pas votre liste avec vous, notamment lors d’une visite non prévue — ce qui est souvent le cas à l’urgence. Même si les pharmaciens jugent qu’il manque parfois certaines informations, comme lors d’un ajustement de dose donné verbalement, la vaste majorité de l’information correspond à ce qui vous est prescrit.

Source: Open-I.

 

Comparons : avant le DSQ, il fallait envoyer un fax aux archives d’un autre hôpital, et attendre patiemment que l’information nous revienne… ce qui pouvait prendre des heures, sinon ne jamais arriver. Ou encore, en cas d’urgence, appeler un collègue et lui demander de trouver le dossier… ce qui pouvait aussi prendre du temps. Bref, ce n’était pas évident. Bien que l’information peut alors être plus complète, comprenant par exemple les notes des médecins.

Trouver de l’information

Mais pourquoi ne pas tout simplement vous demander quels tests ont été pratiqués? Vous serez peut-être surpris, mais beaucoup d’entre vous ne gardent qu’un souvenir bien vague des examens réalisés, surtout s’ils sont nombreux, et encore moins des résultats. Ce que l’on peut obtenir du questionnaire est donc plutôt limité. Il est arrivé plusieurs fois de constater qu’un patient avait consulté dans 4-5 hôpitaux et avait passé des dizaines d’examens, dont il ne gardait à peu près aucun souvenir précis.

Si certains d’entre vous conservent une copie des résultats, ce qui souvent utile, la majorité ne le font pas, et comme, en tout cas à Montréal, les patients consultent dans plusieurs hôpitaux, il est parfois très difficile de se faire une idée juste des épisodes de soins… ce qui pose un problème sérieux quant à la continuité. Le DSQ vient pallier en partie à ce problème, puisqu’il permet de rétablir un certain continuum dans tout cela.

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