Abolition des frais accessoires Des médecins spécialistes ferment leur clinique

Abolition des frais accessoires

Des médecins spécialistes ferment leur clinique

Alors que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, promet que les frais accessoires seront abolis dès le 1er janvier, l’incertitude qui plane dans ce dossier pousse des cliniques de médecins spécialistes à fermer leurs portes à Montréal.

Le Centre médical l’Enjeu, où travaillaient notamment des cardiologues et des gastroentérologues, a fermé ses portes en novembre. « Après plus de 15 ans d’opération, nous devons nous rendre à l’évidence et reconnaître que dans les conditions actuelles et suite aux mesures annoncées par le ministre Barrette il y a quelques semaines, il devient impossible d’opérer une clinique de médecins spécialistes rémunérés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) sans subvention publique », écrivent les médecins sur leur site internet.

D’autres fermetures

Hier, le Journal de Montréal affirmait que l’Institut de physiatrie du Québec (IPQ) à Montréal avait cessé de fixer des rendez-vous pour janvier, invoquant l’« incertitude » entourant le dossier des frais accessoires. La clinique d’endoscopie Spécialistes MD de Westmount a aussi fermé ses portes.

Depuis des semaines, le ministre Gaétan Barrette affirme que les frais accessoires seront abolis dès janvier. Un règlement à ce sujet est attendu sous peu.

Or, selon la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), plusieurs questions sont encore sans réponse.

« Le ministre change tout le temps d’idée. Donc tant qu’on n’a pas quelque chose d’écrit, on ne peut pas bouger. On est dans l’incertitude. »

— La Dre Diane Francoeur, présidente de la FMSQ

La Dre Francoeur explique que les « petits » frais accessoires seront absorbés par les médecins spécialistes et que, par conséquent, les cliniques faisant principalement des consultations sans interventions complexes resteront ouvertes. Mais il est inacceptable pour la FMSQ que les spécialistes absorbent les coûts de certaines interventions plus poussées nécessitant des équipements lourds.

Le jeu de la négociation

Le ministre Barrette estime quant à lui que les récriminations des médecins s’inscrivent dans le « jeu de négociation en cours ». « Les fédérations veulent plus d’argent. Les médecins embarquent là-dedans », dit-il. Le ministre assure que des ententes seront conclues avec les médecins spécialistes utilisant des équipements lourds dans leur clinique, comme les physiatres et les chirurgiens. Il a bon espoir d’y arriver d’ici janvier. Il assure également avoir augmenté l’offre de services dans le réseau public, notamment pour des endoscopies, afin d’absorber une éventuelle hausse de la demande.

Au moins trois rencontres de négociations relatives aux frais accessoires sont prévues cette semaine. La Dre Francoeur critique d’ailleurs le fait que la première rencontre à ce sujet n’ait eu lieu que jeudi dernier. « Le ministre nous accuse de prendre les patients en otage. Mais on n’a pas d’information ! C’est l’inaction du ministre qui prend la population en otage », dit-elle, tout en se disant très peu optimiste d’arriver à une entente d’ici janvier.

Fermeture de la pédiatrie à la clinique Plexo

Les cinq pédiatres de la clinique Plexo, aussi connue sous le nom de clinique du Sanctuaire, cesseront sous peu leurs activités sur ce site. Les spécialistes en ont fait l’annonce dans une lettre envoyée la semaine dernière aux parents de leurs 9000 petits patients. « Malheureusement, dans un contexte de renouvellement d’un bail, nous n’avons pas réussi à nous entendre sur des modalités mutuellement acceptables. Nous cherchons actuellement à nous relocaliser afin de continuer à offrir des services pédiatriques à nos patients », explique la pédiatre Gaëlle Vekemans, qui œuvrait à la clinique Plexo. Une lettre sera envoyée aux parents dès qu’un nouveau lieu de pratique sera trouvé.

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