Budget du Québec 2017-2018 : Les aînés ne sont pas une priorité

MONTRÉAL, le 29 mars 2017 – L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) attendait avec intérêt le budget du Québec 2017-2018. En effet, le gouvernement du Québec affirmait avoir une grande marge de manœuvre pour investir dans ses priorités. Nous pouvions alors espérer des investissements significatifs dans les soins de longue durée et les soins à domicile pour les aînés. Or, le gouvernement semble y accorder aussi peu d’importance dans cet exercice budgétaire que lors des précédents budgets. Si, d’une part, le gouvernement a fait des choix intéressants pour certaines personnes aînées à faible revenu, on ne peut que constater que les aînés ne sont finalement pas une grande priorité.

Abolition rétroactive de la taxe santé
Pour l’AQDR, il était grand temps de mettre fin à cette taxe régressive. Nous avons lutté contre cette taxe depuis sa création et nous saluons la décision du gouvernement d’y mettre fin une fois pour toutes.

Maintien du crédit d’impôt en raison de l’âge
Le gouvernement concrétise son recul face à un soulèvement des groupes aînés ayant dénoncé la volonté du gouvernement de retirer le crédit d’impôt en raison de l’âge. Cette mesure allait faire perdre, sur cinq ans, 300 M$ aux aînés à faible ou modeste revenu.

Une vision à court terme qui ne répond pas au défi du vieillissement
Selon le budget déposé par le ministre Leitão, Québec n’investirait que 69 M$ additionnels dans les soins à domicile et 65 M$ additionnels dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Rappelons que Philippe Couillard, en 2014, promettait 750 M$ pour les soins à domicile, soit 150 M$ par année.

« Le gouvernement décrit la situation du vieillissement de la population comme une catastrophe à venir et, malgré cela, il n’investirait pas davantage pour la santé et la sécurité des aînés? C’est illogique », déplore Judith Gagnon, présidente de l’AQDR.

Par ailleurs, ce budget succède aux compressions des dernières années dans le réseau de la santé. Comme beaucoup d’autres organismes sur le terrain, l’AQDR a pu en constater les dégâts : fermetures de lits en CHSLD, diminutions du nombre d’infirmières, diminution des soins à domicile et délais d’attente croissants pour les services.

« On se demande si ce budget sera suffisant pour réparer les dommages causés par l’austérité des dernières années. Si les aînés étaient véritablement une priorité aujourd’hui, il faudrait en faire beaucoup plus pour assurer une vie digne à ceux et celles qui ont bâti le Québec », souligne Mme Gagnon.

En terminant, l’AQDR invite le gouvernement du Québec à travailler sur une politique intégrée pour les aînés. Nous constatons, de budget en budget, des annonces éparpillées voulant répondre à différents besoins des aînés. Or, nous pourrions collectivement répondre au défi du vieillissement de la population en nous assurant d’avoir un plan global et des objectifs clairs pour adapter résolument notre société aux réalités démographiques. En ce sens, l’AQDR a fait en 2016 une tournée régionale afin de déterminer les grands enjeux et relater les besoins des aînés d’aujourd’hui et de demain. Les résultats de ces travaux seront rendus publics très prochainement.

À propos de l’AQDR
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) a pour mission exclusive la défense collective des droits culturels, économiques, politiques et sociaux des personnes à la retraite. Elle compte près de 25 000 membres regroupés en 42 sections locales.

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