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Crise de confiance entre les infirmières et leur ordre professionnel

MONTRÉAL — Dans la foulée du fiasco des résultats à l’examen d’accès à la profession infirmière et des rapports critiquant sévèrement la rigueur de la méthodologie utilisée par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), le principal syndicat se dit inquiet et exige des réponses.

En conférence de presse mercredi matin, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard, a déclaré que «ça ne peut pas continuer comme ça» en se disant très préoccupée par le taux d’échec très élevé observé lors des deux plus récentes séances de l’examen d’admission à la profession.

En septembre 2022, le taux de réussite pour les candidates effectuant l’examen pour la première fois s’élevait à 51,4 %. Quelques mois plus tard, en mars 2023, le taux de réussite pour les nouvelles candidates en étant à leur premier essai a légèrement augmenté pour atteindre 53,3 %.

«Pour nous, c’est très préoccupant parce que le taux d’échec encore très élevé fait en sorte qu’on a un manque à gagner», a mentionné Mme Bouchard en disant observer «une démobilisation» des candidates.

«C’est très inquiétant pour la profession», a renchéri la présidente de la FIQ qui représente quelque 80 000 membres, incluant des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.

Afin d’obtenir des réponses, le syndicat a demandé une rencontre avec l’OIIQ. Celle-ci s’est tenue ce mercredi après-midi.

Au-delà des résultats décevants à l’examen, c’est surtout «la préparation à laquelle les candidates à la profession infirmière ont droit» qui intéresse Mme Bouchard. Elle se soucie du fait que «ces femmes n’ont pas eu le soutien nécessaire dont elles auraient eu besoin pour se présenter à l’examen et faire de cet examen un succès».

La présidente de la FIQ ne croit pas aux arguments de l’OIIQ selon lesquels les taux d’échec élevés seraient imputables à la pandémie.

«Il y a énormément d’autres types d’emplois qui ont un ordre professionnel et on n’a pas vu une augmentation du taux d’échec aussi importante dans les autres ordres professionnels», note-t-elle.

À la suite du tête-à-tête entre le syndicat et l’ordre, le vice-président de la FIQ, Jérôme Rousseau, a mentionné à La Presse Canadienne que la rencontre avait «permis de clarifier certains éléments», sans pour autant pouvoir dire que l’organisation a été rassurée.

M. Rousseau, qui est responsable des dossiers concernant l’organisation du travail et la pratique professionnelle, affirme que la FIQ s’interroge sur la décision soudaine de l’OIIQ de changer son mode d’examen.

«Ça donne l’impression d’être précipité. C’est extrêmement rapide», estime-t-il. Au moment des premiers résultats catastrophiques, en septembre 2022, l’ordre défendait son examen, rappelle Jérôme Rousseau. Or, on sait déjà que l’OIIQ était au courant d’importantes failles dans la méthodologie de son épreuve depuis quelques années.

Julie Bouchard estime qu’il est normal de voir les infirmières afficher une certaine méfiance envers leur ordre professionnel puisqu’il est là pour protéger le public et non les professionnelles en soins. Or, elle répète que les choses ne peuvent pas continuer ainsi.

Au sujet de la volonté affichée de l’OIIQ d’obtenir un rehaussement du niveau de scolarité pour accéder à la profession en exigeant le baccalauréat, la FIQ dit ne pas avoir statué sur ce dossier. On soutient que lorsque surviendront les discussions sur cet enjeu, les membres seront appelées à se prononcer.

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Source: L’actualité

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