Des équipements médicaux mal en point

Denis Lessard – La Presse – 25 avril 2017

Québec  —  Vingt appareils de radiothérapie, sur les 96 que compte le Québec, ont dépassé leur vie utile. Ces équipements névralgiques pour les patients cancéreux qui doivent être traités par radiation sont en « mauvais ou très mauvais état », indique le Plan québécois des infrastructures (PQI) déposé avec le dernier budget.

L’évaluation du parc des équipements médicaux soulève l’inquiétude. Pour la radiothérapie, intervention où la précision est déterminante, on dénombre 10 % des 96 appareils en « très mauvais état » ; 11 % sont en « mauvais état ».

On retrouve de ces appareils déficients à Maisonneuve-Rosemont, à l’hôpital Notre-Dame et à l’Hôpital général, à Montréal, de même qu’à l’Hôtel-Dieu de Québec. « Cet indice est basé sur la durée de vie théorique de l’appareil. Selon l’utilisation ou l’entretien, l’appareil peut être fonctionnel au-delà de cette limite théorique », a expliqué Julie White, porte-parole du ministre Gaétan Barrette. La santé des patients n’a pas été mise à risque, soutient-elle.

Le problème clignote en rouge depuis longtemps au tableau de bord du ministre de la Santé. Déjà en 2015, la vérificatrice générale Guylaine Leclerc observait qu’en matière de radiothérapie, un appareil sur quatre au Québec n’était pas conforme aux normes.

Pas moins de 60 % de ces appareils étaient considérés comme désuets. En dépit des problèmes ciblés, la Société québécoise des infrastructures estime que « la majorité des immeubles et des appareils médicaux destinés à offrir des soins et services aux patients dans le réseau de la santé sont en bon état » en raison d’un programme d’entretien préventif « systématique ».

Dans les prévisions du Plan québécois des infrastructures, on prévoit que la proportion de ces appareils vétustes sera ramenée de 21 à 15 % pour 2017-2018.

Du côté de l’imagerie médicale, le portrait n’est pas plus rose. Pas moins de 21 % des 3541 appareils sont en mauvaise ou très mauvaise condition. Cette fois, c’est l’ancien vérificateur général Renaud Lachance qui avait attaché le grelot dans un rapport en 2005. Il convenait que la situation s’était améliorée depuis un rapport dévastateur de son prédécesseur Guy Breton en 2001, mais relevait que dans plusieurs régions, l’accès aux services d’imagerie souffrait de délais inacceptables.

Le PQI rapporte aussi que 23 % des 844 équipements en chirurgie sont en mauvais ou très mauvais état. De plus, 28 % des 2522 équipements d’inhalothérapie sont aussi mal en point. Pour la chirurgie et l’inhalothérapie, on ne prévoit pas d’améliorations sensibles cette année – une baisse de 1 % des problèmes pour la première, une augmentation de 2 % des appareils désuets pour la seconde.

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