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« Il y a eu des abus », reconnaît l’association des agences de placement en santé

Le représentant de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec reconnaît que des agences ont eu recours à des tarifs abusifs.

DANIEL BOILY, RADIO-CANADA

Lors de son témoignage, mardi en commission, dans le cadre de l’étude du projet de loi 10, le représentant d’une vingtaine d’agences de placement de personnel en santé a reconnu qu’une tarification abusive avait pu survenir ces dernières années auprès des établissements de santé au Québec.

Oui, c’est arrivé, a répondu le président de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec, Patrice Lapointe, à une question du député de Québec solidaire Vincent Marissal.

On le reconnaît qu’il a pu y avoir abus, a mentionné M. Lapointe lors d’un échange avec le député libéral André Fortin.

Dans une intervention précédente, le ministre Christian Dubé avait cité quelques exemples de tarification relevés par son ministère auprès de l’entreprise de placement dirigée par le président de l’Association.

Si je prends une infirmière auxiliaire, payée dans le réseau 24 à 32 $ l’heure […] actuellement en Abitibi, vous chargez 80,95 $ l’heure, avec une marge brute là de 170 %, a mentionné le ministre.

Sur votre site web, vous avez des offres d’emploi à 70 $ l’heure, a-t-il ajouté.

M. Lapointe a fait valoir qu’on devait tenir compte d’indemnités quotidiennes et de primes d’éloignement, en plus de rappeler à quelques reprises qu’il n’était pas présent pour défendre son entreprise.

Mon entreprise n’a rien à cacher, a-t-il affirmé. Patrice Lapointe s’est dit ouvert à présenter aux élus des détails financiers de manière confidentielle, ce qui lui a été confirmé par le président de la commission parlementaire.

Le projet de loi 10 vise à limiter le recours aux services d’une agence de placement de personnel et à de la main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Selon le plan du ministre, Québec veut abolir le recours aux agences privées d’ici 2026.

Le recours à la main-d’œuvre indépendante a coûté en six ans 3 milliards de dollars au réseau public, dévoilait Radio-Canada il y a un mois, selon une analyse réalisée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ.

Des tarifs équivalents, selon l’Association

Lors de son témoignage, le président de l’Association a mentionné que la facturation horaire des agences s’élevait à peine au-dessus de la rémunération totale dans le réseau public. 30 sous l’heure en moyenne, quand on tient compte du coût des avantages sociaux, du fonds de pension, des primes, soit 57,91 $ [l’heure] par rapport à un coût moyen de 58,21 $ [l’heure], a soutenu Patrice Lapointe.

Ce dernier a par ailleurs soutenu que la plupart des employés ne reviendraient pas dans le réseau public si on réduisait le recours aux agences privées de placement.

M. Lapointe a répété que la pandémie a accentué notre pertinence et que l’avenir passait par une collaboration durable et non une approche de la terre brûlée.

Le ministre Dubé lui a rappelé que son Association avait entrepris des recours juridiques contre le gouvernement.

Pour moi, vous venez défendre l’indéfendable aujourd’hui, a mentionné à deux reprises le ministre.

Très franchement, je pense que vous aviez une petite poule aux oeufs d’or qui faisait un coco par semaine et vous en avez voulu trois douzaines par jour, on appelle ça de l’avarice, s’est exclamé le député Vincent Marissal.

Source: Radio-Canada

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