Après avoir été « négligée » pendant plusieurs années, selon les dires du maire réélu Marc Demers, la ville de Laval entreprend une période de renaissance. En marge du développement spectaculaire de son nouveau centre-ville, Laval se prépare à revitaliser plusieurs de ses quartiers.
Grâce à des secteurs industriel et commercial en pleine effervescence, une industrie touristique qui fracasse des records et une croissance démographique soutenue, le maire Demers affirme qu’il aura les coudées franches.
« Le climat de confiance est revenu, dit-il. Les gens d’affaires sont au rendez-vous. Le potentiel de Laval est de plus en plus mis en évidence. Les promoteurs privés nous proposent plein de projets. »
Le développement de pôles de type TOD (Transport Oriented Developement) figure dans les priorités du maire Demers. TOD est un terme en aménagement urbain où les transports en commun et le covoiturage sont au cœur de la vie de quartier.
« Nous avons des secteurs de la ville qui n’ont jamais été exploités. Nous voulons densifier ces secteurs, construire en hauteur. Nos trois stations de métro, mais aussi nos cinq gares de train de banlieue offrent un potentiel de développement TOD incroyable. »
— Marc Demers, maire de Laval
Une autre initiative qui retient l’attention : la revalorisation du secteur Val-Martin, où 530 vieux logements sociaux seront « déconstruits » et remplacés par près de 1800 logements à vocation mixte. Ce projet en cours se chiffre en dizaines de millions.
Rien que dans le secteur du nouveau centre-ville, les investissements dépassent les 2 milliards, affirme Serge Lamontagne, directeur général de la Ville de Laval.
Parmi les projets d’importance, soulignons le complexe immobilier Espace Montmorency (un investissement de 450 millions), la phase 2 du projet de copropriétés Urbania (240 millions), de même que le nouveau complexe aquatique municipal (60 millions).
C’est également dans le secteur du centre-ville que Laval souhaite attirer Amazon. Le géant américain de commerce en ligne est à la recherche d’un emplacement nord-américain pour construire un deuxième siège social. « On peut les accueillir demain matin », signale le DG de la Ville.
Grâce à un taux d’occupation dépassant les 90 % dans ses 1500 unités d’hébergement, Laval étudie des demandes pour la construction de quelques nouveaux hôtels au centre-ville. Deux campus universitaires, notamment Concordia, viendront par ailleurs s’établir dans le secteur.
Le secteur industriel n’est pas en reste. Dans ses 19 zones industrielles, Laval dispose de plus de 40 millions de pieds carrés de terrains vacants. « Il y a 10 millions de pieds carrés qui sont prêts à recevoir des entreprises à court terme. Pour les autres 30 millions, il faudra mettre les infrastructures à niveau », explique Marc Tremblay, directeur général adjoint au Service du développement économique de Laval.
Des exemples de ce dynamisme ? Lumen a déménagé en bordure de l’autoroute 440. Structube, les Aliments Lesters, Couche-Tard, M1 Composites et Tornatech ont agrandi ou sont sur le point d’agrandir leurs installations lavalloises.
L’ouverture récente du gigantesque magasin Sportium et la venue, à court terme, d’une nouvelle succursale d’Avril supermarché santé, de même que des franchises HomeSense et Marshalls, viendront bonifier l’offre commerciale.
D’ailleurs, Laval veut devenir un chef de file en matière de commerce en ligne. Le service du développement économique a récemment créé le Pôle d’innovation en commerce. Près de 100 entreprises locales participent actuellement à un programme favorisant le virage numérique.
Trois autres indicateurs permettent à Laval de se distinguer du reste de la province : le PIB, le tourisme et la démographie.
En 2016, Laval a reçu la visite de 1,7 million de touristes, soit une hausse de 5 %, selon Geneviève Roy, PDG de Tourisme Laval. Les dépenses touristiques directes ont atteint 112 millions.
Le PIB de Laval a crû de 2,6 % en 2016 et devrait augmenter de 3,3 % d’ici la fin de l’année. La population lavalloise croît de 4000 personnes par année. La croissance démographique de Laval surpassera celle du Québec au cours des 20 prochaines années, soutient la direction générale de la Ville.