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Les conditions de travail dénoncées dans la première maison des aînés de la province

À peine deux mois après l’ouverture de la toute première maison des aînés de la province à Sherbrooke, des syndicats déplorent de mauvaises conditions de travail pour les membres du personnel. Ils avancent que plusieurs employés ont démissionné ou ont décidé de changer de milieu de travail.

Les deux syndicats avec qui Radio-Canada a discuté mercredi utilisent le terme chaos pour discuter de l’ouverture de la Maison des aînés et alternative de Sherbrooke.

Le Syndicat des professionnelles en soins des Cantons-de-l’Est (FIQ-SPSCE) déplore notamment que les tâches de chacun des employés ne soient pas clairement définies. Quand les employés entrent en poste au début de leur quart de travail, ils ne savent ainsi pas quelles tâches doivent être effectuées durant la journée. Le syndicat constate également que les résidents qui sont actuellement à la maison des aînés sont beaucoup moins autonomes que ce qui était initialement prévu et nécessitent ainsi plus de soins et de ressources.

« Ça vient d’ouvrir… Le chaos, le cirque, c’est une très bonne description. Ils sont laissés à eux-mêmes, les gens là-bas. »— Une citation de  Stéphanie Goulet, présidente par intérim de la FIQ-SPSCE 

Avoir une belle maison, ça ne fonctionne pas si tu n’as pas le personnel à l’intérieur pour en prendre soin. C’est urgent d’améliorer les conditions de travail, ajoute Stéphanie Goulet.

Manque de bureaux

Selon l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS – Estrie), la Maison des aînés et alternative de Sherbrooke a été bien conçue pour accueillir les aînés, mais n’a pas été pensée pour que des gens y travaillent. Le syndicat déplore entre autres un manque d’espaces de travail, comme des bureaux. Selon l’APTS, les employés doivent ainsi effectuer du travail administratif à même des espaces communs où des résidents peuvent circuler, alors qu’ils manipulent parfois des informations confidentielles.

Quand ça part désorganisé, ça ne donne pas une belle image pour aller travailler. C’est un peu le chaos pour l’instant, pour l’ouverture, pour les employés, il y a beaucoup de questions qui restent sans réponse. Il semblait y avoir beaucoup d’improvisation aussi sur le terrain, constate Danny Roulx, le porte-parole de l’APTS – Estrie.

Dans un courriel à Radio-Canada, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS précise que 13 des 120 employés de cette première maison des aînés ont quitté leur poste en deux mois. 

« L’organisation des soins et des services est réfléchie en fonction de la main-d’œuvre disponible et […] notre équipe de ressources humaines redouble d’efforts pour déployer les ressources partout sur le territoire. »— Une citation de  Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS dans un courriel 

L’établissement de santé indique aussi que la plupart de ces postes ont été pourvus à l’interne.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevue de Radio-Canada. 

Source: Radio-Canada

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