Mais que veut réellement Gaétan Barrette?

Mais que veut réellement Gaétan Barrette?

Publié dans le Soleil  le 14 février 2017 à 16h32 | Mis à jour le 14 février 2017 à 16h32

Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Voilà la question qu’on est en droit de se poser à la lecture du projet de loi no 130, actuellement à l’étude à Québec, visant supposément à améliorer sa réforme de notre système de santé et de services sociaux, elle-même fortement décriée. Depuis son arrivée comme ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette s’entête à imposer des réformes en prétextant vouloir optimiser le réseau.

Nous l’avons vu d’abord avec la loi 10 dont les impacts désastreux se font sentir chaque jour. Il présente maintenant la loi 130 pour réformer sa propre réforme en s’arrogeant encore plus de pouvoir ministériel. Or, dans les derniers jours, plusieurs experts ont contredit ses dires et ont démontré que la réalité sur le terrain était tout le contraire.

Parlez-en aux patients qui peinent à recevoir les services auxquels ils sont en droit de s’attendre et parlez-en également au personnel en soins qui peine maintenant à faire son travail en raison du manque de ressources et de sa surcharge de travail qui ne cesse d’augmenter. Gaétan Barrette semble être le seul à ne pas avoir entendu ces appels à l’aide. C’est d’une mauvaise foi choquante, qui pousse jusqu’au déni de réalité.

De plus, nulle part dans le projet de loi no 130 on ne trouve de propositions concrètes pour améliorer la qualité de notre réseau public de santé et de services sociaux. Dans les faits, ce dont il est question, c’est uniquement de donner plus de pouvoir et d’emprise à un ministre déjà trop centralisateur.

Jamais un ministre de la Santé et des Services sociaux n’aura exercé un tel contrôle sur notre réseau public. Bien qu’il ait déjà le pouvoir de fusionner des établissements, de nommer les administrateurs, ce n’est toujours pas suffisant et il en demande encore plus. C’est franchement préoccupant, car la population a de moins en moins son mot à dire.

Tirer les leçons d’une réforme boiteuse

La façon chaotique dont le ministre impose ses décisions devrait suffire à nous inviter à la prudence. Notre réseau public de santé et de services sociaux n’a pas besoin du projet de loi no 130; pas plus que n’était nécessaire la loi 10. Si le gouvernement est de bonne foi et veut vraiment remettre sur pied notre réseau public, il doit reconsolider l’offre de services publics dans l’ensemble des régions du Québec et réinvestir pour assurer à tous l’accès à des services de proximité et leur continuité.

Notre système public de santé et de services sociaux a déjà payé suffisamment cher pour le goût du pouvoir de Gaétan Barrette.

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