Les coûts de construction pour de nombreux projets continuent d’être revus à la hausse et c’est d’ailleurs le cas des différentes maisons pour aînés du gouvernement, dont celles présentes sur le territoire de l’Estrie.
MARC-ANTOINE LE MOIGNAN
La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, était de passage jeudi pour y faire la visite du chantier de la nouvelle maison, qui comportera 120 chambres.
Le projet initial, estimé à 75 millions $, avoisine maintenant les 80 millions $. Questionnée à ce sujet, elle n’a pas apprécié la question.
«J’ai beaucoup de difficulté avec cette question et je vais vous expliquer pourquoi. Si on construisait avec le privé, ça coûterait moins cher, mais ça durerait 30 ans. On construit avec les meilleurs matériaux pour que ça dure en 75 et 100 ans. Voilà la grande différence», a mentionné la ministre.
Depuis 2021, le gouvernement a annulé plusieurs appels d’offres afin de payer un peu moins cher.
Mais mauvaise surprise, les deuxièmes soumissions envoyées quelques mois plus tard par les soumissionnaires sont revues à la hausse.
Du côté de la maison de Granby, les coûts initiaux à 31 millions $ ont grimpé à 36 millions $, une hausse de 17 %.
À Coaticook, les prix ont eux aussi augmenté, passant de 32 à 35 millions $.Et les enjeux de pénurie de main-d’œuvre continuent.
Avec la création de nouvelles places pour les aînés au Québec, le manque de personnel pourrait jouer un bien mauvais tour.
«On planifie en fonction de notre capacité pour être sûr que ça se passe bien. Il faut prendre le temps de bien accueillir, former et prévoir l’organisation du travail qui va être totalement différente pour centrer sur le besoin des résidents», a ajouté la directrice adjointe de l’hébergement au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie-CHUS, Anick Villeneuve.
La maison des aînés à Sherbrooke devrait accueillir ses premiers résidents dès novembre 2022.
«La priorité ici, c’est de créer des unités de 12 personnes qui peuvent fonctionner en communauté et continuer à maintenir leurs forces intellectuelles ou physiques.
C’est ça qui est génial dans ce projet», a souligné le maire suppléant de la Ville de Sherbrooke, Raïs Kibonge.