Personnel de soins Un boni de 75 $ pour combler les samedis d’été

Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, 26 juillet 2019

En manque criant de personnel depuis le début de l’été, le ministère de la Santé et des Services sociaux vient de créer un boni spécial de 75 $ pour les infirmières et préposées qui acceptent de troquer leurs samedis ensoleillés contre un quart de travail à l’hôpital.

Objectif : combler les trous trop nombreux dans les horaires. Mais les syndicats ne croient pas qu’il s’agisse d’une véritable solution.

« Malgré les efforts déployés par les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, ceux-ci ont informé le Ministère que la période estivale 2019 sera difficile en matière de disponibilité du personnel de soins et que l’introduction de mesures administratives temporaires pourrait constituer un des leviers permettant de contribuer à pallier cette problématique », a indiqué Marie-Hélène Émond, responsable des communications au Ministère.

« Cette mesure favorise une augmentation de la disponibilité du personnel de soins (infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires) sur les quarts de travail de fin de semaine, qui sont, tout comme les quarts de travail de soir et de nuit, moins attractifs », a-t-elle ajouté.

Dans une circulaire (c’est le nom du document officiel) diffusée hier, Québec précise les modalités d’application de ce boni spécial : seuls certains corps d’emploi y sont admissibles. C’est seulement à partir de la deuxième fin de semaine passée à travailler que les personnes concernées en verront la couleur.
Le boni est entré en vigueur le 13 juillet 2019 et prendra fin le 15 septembre 2019.

Des gens « épuisés »

Au moins une partie du mouvement syndical est insatisfait de cette mesure.

Les employés du réseau ont besoin de temps de repos beaucoup plus que d’un chèque de 75 $, a fait valoir Judith Huot, de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS-CSN).

« Les gens sont épuisés, ils sont fatigués », a fait valoir l’élue syndicale en entrevue téléphonique. « Pour la conciliation famille-travail, on repassera. […] Pour ceux qui ont des enfants, l’été, c’est le moment où ils peuvent en profiter. »

Mme Huot partage toutefois le diagnostic du Ministère : la pénurie de main-d’œuvre est particulièrement criante cet été. « C’est pire cet été, parce qu’il y a déjà des gens qui ont quitté le bateau », a-t-elle ajouté.

La FSSS-CSN déplore aussi que seuls les infirmières, les infirmières auxiliaires et les préposées aux bénéficiaires aient accès au boni.

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