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Réforme de la santé: voici les 7 clés de Christian Dubé pour rendre le réseau efficace

La réorganisation du réseau de la santé est sur les rails: Le ministre de la Santé a dévoilé, mercredi, sa vaste réforme visant à rendre le réseau de la santé plus efficace. Pour y arriver, Christian Dubé prend de front les syndicats et les médecins spécialistes, ce qui laisse présager des négociations mouvementées.

Mais le ministre affirme que le statu quo n’est pas acceptable, pour justifier la nécessité d’adopter son projet de loi de quelque 300 pages. «C’est qui, en ce moment, qui n’a pas le service? C’est le patient», dit M. Dubé. Voici les sept principaux chantiers de la réforme: 

PLUS D’OBLIGATIONS POUR LES MÉDECINS SPÉCIALISTES

La confrontation avec les médecins spécialistes s’annonce ardue. Québec veut mettre au pas ceux qui n’en font pas assez en imposant une «responsabilité populationnelle».   

Désormais, les spécialistes pourront se faire imposer des heures de travail ou certains actes médicaux jugés nécessaires sur leur territoire, même à l’extérieur de l’hôpital, comme dans une clinique privée.   

Déjà, leur fédération dénonce l’approche du ministre, mais celui-ci assure que le principe demeurera dans la loi. Les détails, eux, seront négociés. «Dépendamment de la réaction qu’on va avoir, on aura des petites ou des longues discussions avec les spécialistes», a lancé le ministre Dubé avec un air de défi.   

FINIES, LES BARRIÈRES SYNDICALES

Une infirmière de la Montérégie qui veut déménager sur la Côte-Nord, par exemple, ne perdra plus son ancienneté. Jusqu’ici, un tel changement de région l’aurait forcée à revenir au bas de liste quand vient le temps de choisir les quarts de travail et les vacances.   

Autrement dit, l’ancienneté sera désormais reconnue dans l’ensemble du réseau. «Ça fait des années que les infirmières demandent ça», assure M. Dubé.   

Cela signifie aussi que les 136 accréditations syndicales seront réduites à seulement 4.   

UN SEUL EMPLOYEUR

Avec la création de Santé Québec, le gouvernement Legault veut rapatrier la gestion quotidienne sous une seule agence séparée du ministère, un peu comme c’est le cas avec Hydro-Québec.   

Celle-ci deviendra l’employeuse unique pour les travailleurs du réseau, qui relèvent pour le moment de CISSS et CIUSSS en fonction de leurs territoires.  

Christian Dubé s’inspire de l’expérience de la pandémie, qui lui avait accordé des pouvoirs extraordinaires. «Je pense qu’on a été beaucoup plus efficaces quand on avait la coordination, par exemple, de tous les CISSS et les CIUSSS de l’île de Montréal», illustre-t-il.  

Pour créer Santé Québec, de 30% à 40% des 1 200 employés du ministère de la Santé devront migrer vers la nouvelle agence. Mais on assure que ces mutations seront volontaires.   

UN PATRON PAR ÉTABLISSEMENT

Québec revoit la hiérarchie afin que chaque installation (hôpitaux, CHSLD, CLSC, etc.) ait désormais un gestionnaire responsable redevable au patron de Santé Québec.   

La chose peut sembler étonnante, mais certains hôpitaux n’ont pas de patron sur place en ce moment. Ils relèvent plutôt de leur CISSS ou CIUSSS local, loin du terrain.   

À l’avenir, les 1600 installations auront à l’avenir un gestionnaire responsable sur place. Ils relèveront des 30 PDG régionaux qui, eux, devront répondre au président et chef de la direction de Santé Québec. 

COMMISSAIRE AUX PLAINTES

Le concept de l’expérience client fait son chemin dans le réseau de la santé. Québec veut mesurer la satisfaction des usagers, comme annoncé récemment.   

Un commissaire national aux plaintes viendra aussi chapeauter les instances déjà existantes pour s’assurer que le traitement des plaintes est uniforme à travers le réseau.   

AGENCE DE PLACEMENT PUBLIQUE

Québec veut créer sa propre agence publique de placement de personnel, après avoir annoncé la fin graduelle du recours à leurs versions privées, jugées trop dispendieuses.  

En créant un employeur unique, le projet de loi permettra aux infirmières de passer facilement d’une région à l’autre. Mais encore là, le ministre Dubé devra négocier avec les syndicats afin de permettre un salaire différencié dans le but d’attirer celles qui pourraient être tentées de venir prêter main-forte à une région en difficulté.   

RENDRE LA MÉDECINE FAMILIALE PLUS ALLÉCHANTE

En marge du projet de loi, le ministre Dubé a annoncé que des modifications viendront sous peu dans la façon de répartir les places pour les postes pour les nouveaux médecins de famille. En ce moment, l’obligation de travailler dans certaines régions freine le recrutement d’étudiants en médecine familiale.  

Christian Dubé négocie présentement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et la Fédération des médecins résidents du Québec et annoncera des changements sous peu.  

Source: Journal de Québec

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