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Un crédit d’impôt réclamé afin de sauver les résidences privées pour aînés

À moins de deux semaines de l’annonce du budget à Québec, le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) réclame au gouvernement Legault un crédit d’impôt sur leur masse salariale. La seule solution, selon le regroupement, pour sauver les résidences qui ont déjà beaucoup souffert depuis la pandémie.

JÉRÉMIE CAMIRAND, RADIO-CANADA

Depuis janvier 2021, ce sont 301 résidences privées pour aînés (RPA) qui ont fermé leurs portes au Québec. Selon Marc Fortin, président-directeur général de la RQRA, il y en aura d’autres si le gouvernement n’intervient pas.

On perd beaucoup d’employés de soin qui vont au gouvernement, dans les hôpitaux et les CHSLD parce que le salaire est beaucoup plus élevé et on est incapable de suivre, mentionne-t-il.

Avec le nombre d’aînés qui est amené à croître de manière considérable dans les prochaines années, il est temps d’agir, clame le regroupement.

D’ici 2040, on parle de 26 % de la population qui va voir au-dessus de 65 ans. Dans les 10 prochaines années, il va y avoir un million de personnes qui auront 70 ans. Il faut être capable de les gérer. En ce moment, on n’en est pas capable, déplore Marc Fortin.

Un crédit d’impôt miracle ?

En ce sens, un crédit d’impôt s’avère être la solution toute désignée pour le RQRA, qui espère la voir dans le prochain budget Girard, qui sera déposé le 21 mars.

« C’est une des solutions les plus simples à gérer, c’est une des solutions les plus efficaces. Ça a sauvé la presse écrite, ça a développé et sauvé le jeu vidéo et l’intelligence artificielle au Québec. On a besoin de ce coup de main à ce niveau-là. »— Une citation de  Marc Fortin, président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés

Le Groupe Lokïa, qui possède 14 résidences au Québec et au Nouveau-Brunswick, est du même avis que le regroupement. Un crédit d’impôt serait bénéfique pour les résidences et leurs gestionnaires.

Lorsqu’on parle de crédit d’impôt à la masse salariale, c’est d’avoir un support pour les gens qu’on emploie et pour qu’on puisse continuer à offrir des soins adéquatement à nos résidents , explique Guy Tremblay, président-directeur général du Groupe Lokïa.

L’inflation et l’explosion des coûts mettent une pression supplémentaire sur les résidences pour aînés du Québec. Les coûts ont bondi de 8 à 14 %, selon le RQRA.

Même les plus petites résidences sont affectées, indique Nathalie Paré, présidente-directrice générale du Groupe Patrimoine, qui détient 170 appartements et de multiples résidences.

Dans une petite résidence, on est rendu avec des masses salariales de millions de dollars pour pouvoir répondre aux besoins de cette clientèle parce que 90 % de notre clientèle est rendue avec des soins , avoue-t-elle.

Des fermetures inévitables ?

Pour le Groupe Lokïa, il est absolument nécessaire d’adopter un crédit d’impôt pour empêcher de nouvelles fermetures de RPA.

Le fléau de fermetures ne se terminera pas comme ça , croit Guy Tremblay.

Le RQRA et Guy Tremblay sont d’avis que de nouvelles fermetures pourraient être catastrophiques pour les résidents et le système de santé au Québec.

Juste dans les derniers mois, trois résidences privées pour aînés ont annoncé leur fermeture dans la grande région de Québec, dont la Ville Sainte-Foy il y a seulement quelques jours.

Si je ferme une unité de soins de 75 ou 80 lits, je peux vous dire qu’il va y avoir quelques hôpitaux dans la ville de Québec qui vont être débordés du jour au lendemain , indique M. Tremblay.

L’étude que l’on a faite démontre qu’il va y avoir 1,1 milliard de plus en coût à l’État s’il y a 4 % des RPA qui ferment , ajoute Marc Fortin.

Source: Radio-Canada

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