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« C’était ma maison » – Démantèlement d’un autre campement

Ce vétéran de 66 ans s’est retrouvé à la rue il y a trois ans, après avoir été évincé du logement qu’il occupait depuis une trentaine d’années.

La Ville de Montréal a procédé au démantèlement d’un campement dans le quartier Rosemont. Il aura suffi d’un peu plus d’une heure pour que le camion à ordures avale l’entièreté du campement de fortune sous le regard de ses habitants.

« Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller, ça n’a pas de sens, dit M. Côté en soupirant. Comment veux-tu y arriver quand il n’y a presque pas d’appartements en dessous de 850 $ et que tu as 1200 $ de bien-être [social] ? »

Il regarde, consterné, l’installation de son voisin se faire avaler par le camion à ordures, pendant qu’il s’attarde à remplir une poubelle qu’il a récupérée non loin de là pour y mettre ses effets personnels.

« C’est sûr que le moral est plus que diminué », dit-il au moment où un contremaître de la Ville de Montréal s’approche de lui en buvant son café. Ce dernier lui explique alors qu’il est venu « ramasser ce qui va aux déchets ».

« Je commençais à me sentir chez nous »

L’homme ne sait pas encore où il passera la prochaine nuit, mais il assure qu’il n’ira « pas loin ».

Source: La Presse

Démantèlement de campement, une pratique inconstitutionnelle?

Lors de la présentation de son plan sur l’itinérance à la mi-janvier, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a évoqué la Charte canadienne des droits et libertés, ainsi que la jurisprudence pour expliquer la tolérance de la Ville à l’égard des campements pour les personnes itinérantes.  

Une position ressemblant à celle de la Clinique juridique itinérante qui plaide devant les tribunaux que la Ville de Saint-Jérôme contrevient aux droits fondamentaux des personnes itinérantes, puisqu’elle n’offre pas de solution de rechange adéquate lorsqu’elles sont expulsées d’un campement. Un règlement municipal de la Ville de Saint-Jérôme interdit en effet à toute personne de dormir « sur les rues, trottoirs, parcs, terrains de jeux ainsi qu’à toute autre place publique».

Deux décisions juridiques au Canada vont dans le sens des prétentions de la mairesse de Longueuil et de la Clinique juridique itinérante.

La Cour supérieure de la Colombie-Britannique a reconnu en 2008 que les villes ne pouvaient pas par règlement interdire aux personnes en situation d’itinérance de s’abriter la nuit afin de protéger leur vie et leur sécurité lorsqu’elles n’étaient pas en mesure d’offrir un nombre suffisant de places de refuge. 

Un jugement similaire a eu lieu en Ontario, en janvier 2023. Dans cette décision, le juge a statué qu’il était inconstitutionnel d’empêcher une personne de vivre à l’extérieur s’il n’y avait pas d’endroit accessible et disponible à l’intérieur. Les évincer violerait plusieurs droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés, selon lui. 

Source: Éducaloi

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