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Des nutritionnistes en résidence pour aider les aînés à rester autonomes

Le saviez-vous? Avec l’âge, les besoins en protéines augmentent. C’est un fait parmi d’autres que des jeunes nutritionnistes ont partagé avec des aînés en RPA. Car le bien-être n’a pas d’âge.

ANNE-LOUISE DESPATIE, RADIO-CANADA

C’est le défi de nombreux aînés autonomes : bien s’alimenter malgré le manque d’appétit, le prix des aliments qui grimpe ou encore l’absence d’énergie pour faire les courses et cuisiner.

Des étudiantes en nutrition de l’Université de Montréal ont passé plusieurs semaines avec les résidents d’une résidence privée pour aînés (RPA) afin de répondre à leurs préoccupations.

Ce projet unique de vulgarisation réunit deux générations : les plus jeunes ont écouté leurs aînés, qui, en retour, ont appris que leurs besoins nutritifs changeaient avec l’âge. Et apparemment, la chimie s’est installée entre eux. Moi, j’ai appris que la personne âgée a besoin de plus de protéines. Ce que je ne savais pas, explique Andrée Tremblay (79 ans).

De nombreux résidents qui ont assisté aux ateliers disent avoir été surpris d’apprendre qu’ils devaient ingérer de 20 % à 25 % de protéines de plus que les adultes plus jeunes.

Les étudiantes ont produit des capsules vidéo pour expliquer les différentes sources de protéines et donner des astuces aux aînés pour intégrer davantage de protéines végétales dans leurs repas, mais aussi leurs collations.

Ce n’était pas notre façon de cuisiner, mais pour moi, c’est vraiment intéressant d’avoir ce contact avec les jeunes qui nous apportent des choses nouvelles, s’exclame Cécile Lafontaine, 86 ans, qui se dit bien ouverte à l’idée de changer ses habitudes.

C’est fondamental de prendre conscience de ce qu’on mange. Ça fait économiser aussi et ça évite le gaspillage, affirme de son côté le résident Gilles Rivest. À 77 ans, il a déjà amorcé un virage en excluant la viande rouge de son alimentation.

Le projet des nutritionnistes fait en sorte aussi que la cuisine ici s’est améliorée, parce que la direction [de la résidence] est sensible à ce fait-là. Et puis l’alimentation, il faut que ce soit agréable aussi, dit M. Rivest.

C’est grâce au don du Groupe Sélection à l’Université de Montréal que des étudiantes à la maîtrise, comme Julie Delorme, ont pu installer leur bureau dans une des résidences du Groupe à Rosemont et découvrir les personnes aînées autonomes.

Dans ma formation, je n’avais pas vraiment vu cette clientèle-là. On voyait plus des personnes en CHSLD, plus avancées dans leur vie. Elle a pu rencontrer, dans leur milieu, des retraités pour qui une saine alimentation contribue à préserver leur autonomie.

La directrice du Département de nutrition de l’Université, Marie Marquis, reconnaît que c’est une clientèle dont on parle moins dans les programmes de formation. Pourtant, c’est le Québec d’aujourd’hui et c’est le Québec de demain, parce qu’on prévoit que, d’ici 10 ans, une personne sur quatre aura plus de 65 ans.

Elle ajoute que le don du Groupe Sélection permettra pour deux ans encore d’aborder d’autres thèmes comme l’importance des fibres, de l’hydratation chez les personnes aînées ou encore de maintenir une saine alimentation en dépit de la hausse des prix.

Pourvu que les résidents manifestent d’abord leur intérêt pour ces enjeux, précise-t-elle. On veut partir des questions qui les intéressent. Il n’y a pas de prescription, d’obligation. Ça se veut un échange.

Les thèmes choisis sont abordés à partir de données probantes en recherche.

Quand on a décidé de parler de protéines, c’était certain qu’on aborderait les protéines végétales, explique Mme Marquis. C’était de dire qu’on n’a pas le choix de se tourner vers elles pour des questions de développement durable, mais on va se diriger vers elles aussi, compte tenu de notre portefeuille, explique Mme Marquis.

Les contenus préparés par les étudiantes jusqu’à maintenant seront offerts dans toutes les résidences du Groupe Sélection, mais les capsules vidéo seront par la suite disponibles pour le grand public.

Source: Radio-Canada

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