Pour assurer la cybersécurité des aînés branchés

Un programme d’introduction à la cybersécurité conçu par le Réseau intégré sur la cybersécurité de l’Université de Montréal est accessible en ligne.

Lorsque vous participez à un concours, devenez membre d’un réseau social ou payez des factures en ligne, vous fournissez une multitude d’informations qui peuvent faire l’objet d’un vol. D’où l’importance de créer des mots de passe solides, d’activer l’authentification à deux facteurs quand c’est possible et de bien réfléchir avant de donner des renseignements personnels sur la Toile.

Voilà quelques conseils présentés dans la formation Cybersec 101, un programme d’introduction à la cybersécurité mis sur pied par le Réseau intégré sur la cybersécurité de l’Université de Montréal (SERENE-RISC) à l’intention du grand public et qui vise tout particulièrement les internautes plus âgés.

Les coûts estimés de la cybercriminalité en 2014 s’élevaient à 23 milliards de dollars américains, selon une enquête du Global State of Information Security. Le fait d’avoir baigné dans un univers numérique depuis sa naissance ne protège pas contre la fraude en ligne, l’hameçonnage et le vol d’identité, mais la génération des babyboumeurs fait partie des groupes d’internautes les plus vulnérables. «Les personnes âgées sont nombreuses à ne pas savoir comment se protéger sur le Web. Les criminels profitent du nombre croissant d’aînés qui utilisent régulièrement Internet», signale Charles Gaudreau, conseiller en communication au SERENE-RISC.

C’est pour pallier ce problème que le Réseau a conçu Cybersec 101. Accessible en ligne gratuitement en anglais et en français, la formation est aussi offerte dans une dizaine de bibliothèques publiques du Canada. «L’objectif est d’offrir des formations aux bibliothécaires, qui pourront par la suite mieux outiller les usagers des bibliothèques, fréquentées assidûment par une grande proportion des 50 ans et plus», indique M. Gaudreau.

Le Réseau tire son origine d’un partenariat entre une quarantaine de chercheurs de l’Université de Montréal, des universités canadiennes et des entreprises des secteurs public et privé; à l’initiative du professeur de criminologie Benoit Dupont, ils ont lancé en 2014 un site Internet pour sensibiliser la population à la cybersécurité. Le directeur scientifique du SERENE-RISC et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la sécurité, l’identité et la technologie a réuni des spécialistes de l’informatique, du droit et des sciences sociales afin de mobiliser le savoir relatif aux risques en ligne, de promouvoir les stratégies de protection les plus efficaces et de minimiser les attaques grâce à la diffusion de connaissances.

Le programme de soutien à la sécurité sur Internet qu’ils ont élaboré est basé sur les plus récentes recherches scientifiques. Il s’agit du premier projet national à introduire une telle aide par le réseau des bibliothèques.

Cybersec 101

Bien que la majorité des Canadiens sachent qu’ils doivent protéger leurs données en ligne, ils ont souvent de mauvaises habitudes sur le Web. Ils n’ont pas toujours des réflexes de prudence adéquats pour assurer leur sécurité. Alors que les cybercriminels, eux, disposent de techniques de plus en plus sophistiquées pour arriver à leurs fins.

Le programme d’introduction à la cybersécurité offre de nombreux conseils pour protéger ses renseignements personnels et adopter des pratiques sécuritaires sur Internet. Les 10 capsules vidéos d’une durée de deux à trois minutes chacune sont accompagnées de diapositives, d’aide-mémoires, de jeux-questionnaires et de glossaires pour aider à bien assimiler l’information sur les différents thèmes, mais aussi pour évaluer ses connaissances.

Sont abordés les concepts liés à la sécurité et à Internet, des sujets comme l’authentification, la protection de son identité sur le Web, la création de mots de passe sécurisés et même les comportements sur les réseaux sociaux. On y apprend notamment la différence entre la sauvegarde et l’archivage et pourquoi il est important de combiner des sauvegardes automatiques fréquentes et un archivage occasionnel sur un support de stockage externe.

On nous rappelle aussi la nécessité de tenir à jour nos logiciels de sécurité et tout autre programme installé dans notre ordinateur. «Les nouvelles attaques sont conçues pour contourner les logiciels désuets. D’où l’importance de faire des mises à jour régulièrement, dès qu’elles sont offertes», conclut M. Gaudreau.

Visualiser aussi

Le milieu des affaires inquiet face à la révision du crédit pour les employés âgés

La Presse canadienne – 21 novembre 2024 L’exclusion des travailleurs québécois âgés de 60 à 64 ans …