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Fermeture d’une résidence pour déficients intellectuels à Blainville « On n’y est pour rien », dit le propriétaire

Fermeture d’une résidence pour déficients intellectuels à Blainville

« On n’y est pour rien », dit le propriétaire

L’ancien propriétaire de la Résidence Ensemble de Blainville, qui a fait l’objet d’un récent rapport très critique du Protecteur du citoyen parce que la sécurité des usagers n’y était pas assurée, affirme qu’il n’a rien à se reprocher et que les situations notées dans son ancienne ressource sont les conséquences du « mauvais pairage » fait par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides.

« Quand on ouvre une ressource, c’est le Centre qui fait le pairage et nous confie des clients. On n’a pas le droit de refuser […]. On a eu des usagers très violents. Le pairage n’était pas bon », affirme Vincent Portejoie.

Hier matin, La Presse racontait l’histoire de la Résidence Ensemble, une ressource intermédiaire accueillant quatre personnes présentant une déficience intellectuelle. Dans son rapport, le Protecteur du citoyen notait plusieurs anomalies, entre autres le fait que la sécurité des usagers ne pouvait être assurée. Le Protecteur dénonçait aussi l’inaction du CISSS des Laurentides, qui a toléré ces situations pendant près d’un an, jusqu’à la fermeture de l’établissement en juin 2016.

Aucune responsabilité

M. Portejoie nie toute responsabilité dans ce dossier. Il explique que chaque fois qu’un usager a été agressé physiquement par une autre personne hébergée dans sa ressource, le CISSS et les familles ont été averties. « On n’est pas responsable et on ne peut rien y faire […]. On a fait ce qu’on a pu. C’était au CISSS de trouver des solutions », dit-il.

Dans son rapport, le Protecteur parlait de dommages importants à la maison, comme un trou dans un mur bouché par un bout de comptoir. « La maison, le Centre l’avait acceptée au départ. On n’y est pour rien », affirme M. Portejoie.

Parmi les autres manquements notés par le CISSS des Laurentides et rapportés dans le rapport du Protecteur du citoyen, on apprend qu’un usager n’avait ni pantalon de neige, ni mitaines, ni foulard alors qu’un budget de 550 $ était alloué pour l’achat de vêtements. « C’est faux. Nous n’avions pas de budget pour ça. Et mes clients ont toujours eu tout ce qu’il fallait en hiver », assure M. Portejoie.

Ce dernier affirme aussi qu’il n’a jamais été agressif envers les usagers, contrairement à ce qui a été mentionné dans une enquête administrative du CISSS. « Je ne ferais pas ce métier si j’étais agressif envers les clients », dit-il.

Porte-parole du CISSS des Laurentides, Myriam Sabourin affirme que M. Portejoie a toujours eu tendance à « se déresponsabiliser ». « La clientèle confiée à cette ressource n’est jamais à risque zéro. Le pairage peut être difficile. Mais il y a des choses à faire pour calmer ces usagers, ce qui n’a pas été fait ici », dit-elle.

Versions divergentes

Selon M. Portejoie, qui est aussi propriétaire d’une autre ressource intermédiaire dans le quartier Roxboro à Montréal, la fermeture de la Résidence Ensemble a été faite à l’initiative de sa copropriétaire et de lui-même. « J’étais fatigué. Je préférais fermer », dit-il. Une affirmation réfutée par le CISSS. M. Portejoie soutient que le Protecteur du citoyen a aussi inspecté sa ressource de Montréal et n’y a noté aucune anomalie. Une situation confirmée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui supervise la ressource.

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