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De graves cas de maltraitance découverts par la protectrice du citoyen malgré la réforme Barrette

Journal de Montréal – Charles Lecavalier – 28 septembre 2017

Malgré la réforme Barrette, la protectrice du citoyen a découvert de graves cas de maltraitance dans des centres d’hébergement alors que les plaintes ont monté en flèche.

« Je constate que l’offre de services tend à un nivellement vers le bas, particulièrement en matière de soutien à domicile », a déploré Marie Rinfret dans son plus récent rapport déposé jeudi. Les cas rapportés par Mme Rinfret sont graves.

« Fait exceptionnel et particulièrement inquiétant cette année : les interventions du protecteur ont mené à la fermeture de trois centres d’accueil », note-t-elle. [Voir encadrés] Malgré les promesses gouvernementales et un plan d’action, le nombre de personnes ayant obtenu des services à domicile a légèrement diminué (0,9 %) entre 2015 et 2016. Le temps alloué en moyenne à ces services a lui aussi diminué depuis cinq ans pour s’établir à 44 minutes par acte.

« Cette situation s’explique par l’apparition de nouvelles balises limitant le temps consacré à chacune des activités », dit-elle. Quant à l’hébergement pour personnes âgées, la protectrice a découvert un « resserrement des critères d’admissibilité et une augmentation des délais d’attente » ainsi qu’un recours de plus en plus fréquent à des résidences privées pour aînés qui ne sont pas équipées pour prendre soin des personnes « en lourde perte d’autonomie ».

Maltraitée pendant plusieurs années au vu et au su d’administrateurs

Dans un centre d’accueil, une personne hébergée a été maltraitée par d’autres résidents pendant plusieurs années au vu et au su d’administrateurs du réseau de la santé. « Elle n’était pas la seule à subir pareils sévices », note le rapport. Le lendemain de la visite du Protecteur du citoyen, le CISSS a mis fin au contrat avec le centre. « Nous déplorons que [le CISSS], en possession de ces informations, n’ait pas réagi pour assurer la sécurité de ces personnes vulnérables », a écrit la protectrice.

Déménagée de force, elle meurt un mois plus tard

Les CISSS ont resserré leurs règles d’admission dans les CHSLD et ont même éjecté des aînés qui y vivaient depuis de nombreuses années. Dans un cas, une dame a été transférée « sans en informer la famille » et malgré des avis médicaux. « Par la suite, la dame perd toute motivation à s’adapter à son nouveau cadre de vie et décède un mois plus tard », dénonce le rapport.

Grave dénutrition

Une jeune femme lourdement handicapée a dû être hospitalisée après avoir « souffert de grave dénutrition et d’anémie ». « Les responsables du centre ont toujours nié leur part de responsabilité. Il n’en demeure pas moins que l’état de santé de la personne s’est nettement amélioré à la suite de son transfert dans une nouvelle résidence », note la protectrice. Le CISSS responsable a mis fin au contrat avec le centre d’accueil à la suite de cette enquête.

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