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Des aînées qui se battent pour améliorer la nourriture dans leur résidence

Des aînées vivant dans un foyer privé du Grand Sudbury ont formé un comité d’action pour que l’établissement améliore la qualité de la nourriture servie aux résidents.

Elles affirment avoir abordé le sujet plusieurs fois avec les gestionnaires de la résidence de retraite Chartwell Southwind, mais, malgré leurs efforts, le problème persiste.

Ils savent qu’on n’aime pas la nourriture, mais qu’on va rester, parce qu’on n’a pas d’autre choix, déplore Monique Jacques, qui affirme payer plus de 7000 dollars par mois pour vivre à la résidence.

Il n’y a nulle part d’autre où aller pour ceux qui ne peuvent pas vieillir à la maison, ajoute-t-elle, en précisant qu’il y a de longues listes d’attente pour les résidences gérées par le réseau public.

De son côté, le directeur principal des services alimentaires de Chartwell, John Curtis, explique que les menus sont conçus par une équipe expérimentée, en collaboration avec des chefs cuisiniers, et qu’un diététicien veille à ce que les options offertes respectent les recommandations du Guide alimentaire canadien.

Mais Mme Jacques et d’autres résidentes soutiennent que la nourriture arrive parfois congelée, et que certains groupes alimentaires sont surreprésentés, les forçant à commander de la nourriture de l’extérieur deux fois par semaine.

De plus, il arrive fréquemment que les mets au menu ne soient pas offerts, déplore Denise Frappier, une autre résidente.

M. Curtis admet que, comme d’autres secteurs, Chartwell doit composer avec des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de main-d’œuvre, mais que l’entreprise cherche toujours à s’améliorer en fonction des besoins des résidents.

«Je comprends qu’ils doivent préparer des repas pour 90 personnes, et c’est beaucoup», commente Lauraine Guilbeault, qui habite à Chartwell Southwind depuis plusieurs années.« Mais ils doivent faire attention à la qualité.»

Trouver un chez-soi quand les options sont limitées

Après avoir élevé cinq garçons, Mme Jacques avait hâte de déménager dans une résidence pour aînés et de ne plus avoir à cuisiner. Deux ans plus tard, elle s’ennuie des jours où elle avait un contrôle sur ce qu’elle mangeait.

«Bien qu’elle soit installée dans la résidence depuis peu, Mme Frappier partage son sentiment. Je rêve encore du jambon que ma fille nous a préparé pour Noël», confie-t-elle.

Même si elles aimeraient voir des améliorations du côté de la nourriture, ces résidentes admettent que la vie en résidence de retraite comporte également plusieurs avantages.

«C’est facile de se faire des amis, relate Mme Frappier. Tout le monde passe par le même chemin. On doit d’abord faire le deuil de sa maison pour commencer ce nouveau chapitre de la vie.»

Lauraine Guilbeault, quant à elle, affirme que pouvoir nouer de nouvelles amitiés compense les plats peu savoureux servis dans l’établissement.

«Je me souviens quand je suis arrivée, je voyais des gens qui restaient seuls dans leur coin. Je me suis assise avec eux, et je leur ai dit : il faut qu’on se parle, qu’on apprenne à se connaître», raconte cette octogénaire.

Mme Guilbeault a le mandat de choisir quelle nourriture commander de l’extérieur lorsque le comité d’action pour améliorer les services alimentaires décide de ne pas manger à la cafétéria.

«La nourriture pourrait être meilleure, mais on a quand même construit un chez nous ici», conclut Mme Frappier.

Chartwell se taille une place dans un marché en pleine expansion

Avec plus de 200 établissements dans quatre provinces, Chartwell est un des plus gros joueurs du secteur de résidences de retraite privées au Canada.

L’entreprise offre plusieurs services, que ce soit pour les résidents autonomes, ou pour ceux qui ont besoin de soins de longue durée. Les résidents doivent payer entre 3000 et 8000 dollars par mois, selon les services requis et la dimension de l’espace loué.

Au troisième trimestre de 2022, Chartwell affichait un bénéfice net de 4,3 millions de dollars, une augmentation importante par rapport au 900 000 dollars enregistré au troisième trimestre de 2021.

Dans un rapport financier destiné aux investisseurs, l’entreprise affirme que le secteur des résidences de retraite privées au Canada est en pleine expansion. « Le vieillissement de la population, les délais de mise en chantier, et une pénurie constante de lits de soins de longue durée garantissent une croissance durable à long terme pour nos partenaires», peut-on y lire.

Source: Radio-Canada

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