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La fatigue vaccinale, une réalité bien présente au Québec

Une nouvelle saison, une nouvelle vague de COVID-19? Au moment où les hospitalisations liées à la maladie sont reparties à la hausse, et que le Québec pourrait bien avoir plongé dans une huitième vague de contaminations, des experts mettent en garde contre une fatigue vaccinale qui pourrait nuire aux efforts de lutte contre l’infection.

HUGO PRÉVOST, RADIO-CANADA

Selon Roxane de la Sablonnière, professeure de psychologie à l’Université de Montréal, il est nécessaire de comprendre l’origine de ce phénomène : Cela fait plus de deux ans que nous sommes en pandémie. La pandémie, c’est un grand changement social dramatique. C’est un changement survenu rapidement, de manière brusque, qui a affecté notre mode de vie, nos infrastructures… Beaucoup d’habitudes ont changé, affirme-t-elle. Et ce, autant sur le plan personnel que collectif.

Toujours selon la spécialiste, la situation sanitaire et sociétale a bien changé depuis la première vague et les vastes mesures sur l’ensemble du Québec. Aujourd’hui, le message du gouvernement doit donc non seulement être plus précis, mais il doit aussi être mieux adapté aux différentes réalités, juge-t-elle.

Selon Santé Canada :(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)

  • 12 % des Canadiens de plus de 5 ans n’ont jamais été vaccinés;
  • 15,9 % ont reçu une dose au cours des six derniers mois;
  • moins de 5 % des enfants de 0 à 4 ans ont reçu au moins une dose du vaccin.

Au dire de Mme de la Sablonnière, l’hésitation vaccinale peut également dépendre du niveau de confiance envers les institutions gouvernementales, les compagnies pharmaceutiques et les scientifiques. Des personnes ayant davantage confiance en eux auront ainsi plus tendance à aller se faire vacciner que les autres.

Les gens se font vacciner pour différentes raisons, ajoute encore la professeure. D’où l’importance, réitère-t-elle, que Québec adapte son message pour convaincre le plus de gens possible d’aller recevoir une nouvelle dose.

Il faut demander aux experts, il faut écouter la science, lance Mme De la Sablonnière.

Perte de confiance

De son côté, Ève Dubé, anthropologue à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), évoque une certaine perte de confiance envers la vaccination.

On avait beaucoup d’espoir au moment où la campagne a été lancée, rappelle-t-elle.

« Dans la population, le message était vraiment « on va chercher nos deux doses et ce sera la fin de la pandémie ». Ce n’est pas arrivé. C’est clair que ça joue sur la fatigue vaccinale. »— Une citation de  Ève Dubé, anthropologue à l’INSPQ

Je pense que nous sommes à un point tournant de la campagne de vaccination. Il faudra réfléchir à l’avenir à long terme de la vaccination, un peu comme nous le faisons pour la grippe saisonnière, a encore mentionné Mme Dubé.

Et pour Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM, il est essentiel de rappeler que les vaccins originaux sont maintenant bien moins efficaces contre les plus récents variants du virus de la COVID-19.

Voilà pourquoi, juge-t-il en entrevue à RDI, il est important d’aller chercher une nouvelle dose de rappel, surtout d’obtenir les nouveaux vaccins bivalents qui sont justement plus utiles contre les nouvelles mutations du variant Omicron.

À l’aube d’une huitième vague de contaminations à la COVID-19, on ne se bouscule pas dans les centres de vaccination. Les autorités ont beau rappeler l’importance d’avoir une protection à jour contre le virus, moins d’un Québécois sur quatre a reçu sa dose de rappel il y a moins de 5 mois. Le gouvernement espère que l’arrivée cette semaine du vaccin bivalent qui cible le variant Omicron chassera cette fatigue vaccinale. Reportage de Kim Vermette

D’autant plus, affirme-t-il, qu’il est très difficile de prévoir l’ampleur de la huitième vague.

La santé publique québécoise a lancé, depuis la mi-août, une nouvelle campagne de vaccination. Et à l’exception de certaines mesures spécifiques, dont le port du masque dans les établissements de soin de santé, toutes les contraintes sanitaires ont été levées.

Preuve, peut-être, de cette fatigue vaccinale qui s’installe, il s’est administré, en moyenne, quelque 120 000 doses de vaccin par semaine depuis le début de cette nouvelle campagne d’immunisation, selon les données de l’INSPQ. Ce nombre est pour l’instant bien moindre que lors des précédentes vagues de vaccination.

Source: Radio-Canada

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