Un programme de 200 M$ qualifié de « semi-fiasco » par les résidences pour aînés

Article Radio-Canada publié le 10 septembre avec citation du président de l’AQDR Laval-Laurentides, Pierre Lynch.

Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) retire son appui à un programme d’aide aux petites résidences lancé en grande pompe par la ministre Sonia Bélanger au mois de janvier.

Lors du lancement d’un nouveau programme d’allocation personnalisée pour RPA en janvier dernier, la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, se disait convaincue de freiner les fermetures des résidences privées pour aînés.

Le temps pressait compte tenu des centaines de fermetures ces dernières années et des déménagements forcés de milliers de résidents.

À ses côtés, le président-directeur général du RQRA, Marc Fortin, se disait encouragé par le programme de 200 millions $ sur 5 ans visant notamment à maintenir en résidence plus longtemps des personnes en perte d’autonomie.

Une allocation financière devait permettre aux petites RPA de 30 résidents ou moins d’offrir des services tels que l’assistance à l’alimentation, à l’hygiène, à l’habillage ou à l’élimination.

Or, selon les informations obtenues par le Regroupement québécois des résidences pour aînés, les restrictions apportées au programme depuis son lancement l’ont dénaturé.

L’exécution du programme est devenue chaotique, on a un semi-fiasco sur le terrain. Une citation deMarc Fortin, président-directeur général du RQRA

Selon le PDG du RQRA, le gouvernement a vraiment restreint le nombre de résidences et d’usagers qui peuvent participer au programme […] il a aussi réduit énormément les frais payés, donc les montants payés.

Dans une communication à ses membres mardi, le RQRA évaluait par exemple à 42 $ le tarif horaire nécessaire pour que ces services complémentaires soient offerts sans déficit par les RPA. Or c’est plutôt 34,30 $ qui sont offerts actuellement par le gouvernement.

Le sujet a été abordé la semaine dernière lors d’une rencontre avec la ministre Bélanger.

Des décisions du Tribunal administratif du logement (TAL) et l’intervention de groupes de défense des aînés auraient contribué à des changements (Nouvelle fenêtre) au programme.

Quelques résultats préliminaires

Selon les réponses obtenues auprès de quelques établissements de santé, le défi demeurait entier.

Au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, par exemple, une seule RPA se qualifiait aux critères de ce programme […] aucun des usagers résidant dans cette RPA ne répondaient aux critères d’admissibilité du programme, nous indiquait-on au mois d’août.

Au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, les dossiers de quatre résidents répondaient aux critères du programme au mois d’août.

Au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, on comptait six résidents admissibles au programme. Le nombre est peu élevé en Estrie, puisque les usagers ont déjà accès à des mesures de soutien pour répondre aux besoins de la vie quotidienne, explique-t-on.

Dans une réponse écrite obtenue après quelques semaines, le ministère de la Santé précise qu’une reddition de comptes a été demandée aux établissements pour le déploiement provincial. Cette reddition est présentement en analyse au MSSS.

Sur le réseau X, Linda Caron, la députée libérale et porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés a réagit. On doit reprendre le dessus sur les fermetures de RPA, sinon la situation deviendra impossible à gérer‼ Le Québec n’a plus de temps à perdre pour les balbutiements de la CAQ.

Au Parti Québécois, le député Joël Arseneau estime qu’il est urgent que la ministre refasse ses devoirs, à défaut de quoi les petites RPA vont continuer de fermer, et les aînés se retrouver sans logis. Selon le porte-parole en matière de santé et pour les aînés, plusieurs lacunes étaient observables dès la mise en œuvre du projet pilote et pour tenter d’en colmater les failles, on a créé d’autres problèmes.

À l’Association québécois de défense des droits des personnes retraitées (AQDR), on estime que les « aînés sont les victimes dans le processus ». Selon son président, Pierre Lynch, que gouvernement ait raison ou tort, que le RQRA ait raison ou tort, y a des RPA qui ferment ou des aînés qui n’obtiennent pas les services.

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